Tir d’un brocard perruque, le rêve de tout chasseur à l’approche.

J’ai contacté Fiona sur Facebook, il y a plus d’un an. Je voulais lui demander un petit service : qu’elle partage, via sa page FB, mon étude de marché sur la volonté des chasseurs de voir un projet comme celui de www.journeedechasse.com se réaliser. Elle avait été alors très disponible et m’avait fait confiance très rapidement. Cette chasseresse passionnée croyait véritablement à l’avenir du site et au service que l’on voulait rendre : permettre à tous les chasseurs de réserver et proposer des expériences de chasse partout en France !  

Plus d’un an après, alors que le site est en cours de finalisation et que nous sommes désormais 8 à plein temps dans l’équipe, c’est tout naturellement que je pense à elle pour effectuer la première réservation sur la plateforme et être en tête d’affiche de notre vidéo de lancement. Fiona incarne parfaitement « l’état d’esprit Journée de chasse » : elle est passionnée, ouverte sur le monde avec un profond amour de la nature et un respect immense pour les animaux qu’elle chasse… C’est une chasseresse moderne et bien dans ses bottes !

J’ai l’actrice principale, mais… il manque l’équipe technique. Coup de chance, mon colocataire d’école, William, a monté une boite de production. Un coup de téléphone enthousiaste plus tard et c’est acté, ça sera lui ! J’ai pleine confiance en William. Certes, il est non chasseur (tout le monde a ses défauts 😊), mais il est ouvert et, surtout, c’est un grand professionnel. J’apprécie son regard vierge sur le monde de la chasse et sur le montage des vidéos de chasse actuelles. Il imagine une vidéo esthétique où la quête et la beauté de la nature sont sublimées. Je sais qu’il arrivera à faire quelque chose de marquant et en adéquation parfaite avec notre identité. A ce moment nous ne savons pas qu’il y aura un tir d’un brocard perruque, le rêve de tout chasseur à l’approche. 

Pour le territoire, j’hésite entre deux : soit un territoire de plaine céréalière où je connais parfaitement les animaux, soit un territoire de dunes dont je connais bien la topographie, mais pas les animaux. Je finis par trancher : ça sera la dune. Elle est si télégénique… Un territoire magnifique où l’on entend au loin le bruit des vagues.

Je décide de combler ma faible connaissance des animaux et multiplie les sorties pour être prêt lorsque Fiona arrivera. Mon choix se porte sur deux coupes rases plantées… Avec vue sur la mer s’il vous plaît ! J’y ai connaissance d’un grand 6, d’un petit 6 et d’un bel assassin.

Je retrouve Fiona et William à la gare de Bordeaux le mardi 30 juillet. William est accompagné de Louis, son cameraman, qui se montrera impressionnant d’écoute et d’implication. Après une rencontre joyeuse, nous nous dirigeons vers la voiture. Ma poisse des voitures se vérifie encore une fois… La batterie a décidé de mourir aujourd’hui. Après une « opération câbles » rondement menée, nous filons vers le nord de Bordeaux. 

Une fois arrivés, Fiona, William et Louis s’installent et nous nous mettons rapidement à table. Au menu ? Deux belles côtes de bœuf cuites aux sarments de vignes. Un régal !

William et Louis se mettent rapidement en actions et les prises s’enchaînent : repas, réservation, valises… A 16h30, toutes les prises de vue en intérieur sont faites et Fiona a même le temps de se reposer pendant que nous ficelons la stratégie pour la chasse du soir.

17h30, il est l’heure de décoller. La pression monte. Je suis encore plus excité que d’habitude quand je pars à la chasse. J’enchaîne cigarette sur cigarette, façon Lucky Luke. Dans la voiture, Fiona et moi expliquons à William et Louis comment la chasse va se dérouler : sens du vent, techniques de marche furtive, reconnaissance du gibier, gestes brusques à ne pas faire… Tout y passe. Qu’il est agréable de constater l’intérêt et la saine curiosité de notre paire de cameramans !

18h, nous arrivons à la cabane de chasse où nous accueille le responsable ainsi que Jean-Claude, qui a travaillé dans la forêt toute sa vie et qui se met doucement à la retraite. J’ai suivi de nombreuses chasses avec lui et c’est avec plaisir que je les retrouve, lui et son sourire malicieux. Il constate avec plaisir que le chasseur du jour est en fait une chasseresse. 

 

La chasse commence

Nous prenons 1h30 pour filmer quelques scènes dans la nature puis direction la première coupe pour commencer à chasser réellement. 

A côté de la voiture, nous nous équipons en silence. Les gestes sont sûrs et nous sommes tous concentrés. William et Louis préparent leur matériel pendant que Fiona s’équipe en un ballet minutieux : sac à dos, casquette, tour de cou, appeau, jumelle, carabine… Chaque élément trouve sa place. 

Nous sommes équipés, la chasse peut commencer ! Avec la montée d’une dune ultra raide, elle ne commence pas en douceur… La caravane se met en route et pas après pas nous parvenons à son sommet. Il n’est pas aisé d’évoluer dans le sable. Nous avons le souffle court et prenons un bon coup de chaud. Mais notre effort est récompensé. Nous sommes sur une grande coupe rase d’une petite dizaine d’hectares avec une vue imprenable sur les pins et, au fond du paysage, la mer. Le décor est féérique, et nos yeux brillent. 

A bon vent (ouest, le « thermique »), nous évoluons comme des sioux. Nous arrivons sur un premier point haut. En contrebas, une chevrette mange tranquillement. Le brocard n’est pas loin. C’est un petit 4 régulier. Un simple regard avec Fiona et nous nous mettons d’accord, ce n’est pas ce que nous recherchons. Par contre, c’est une belle entrée en matière pour Louis que nous défions d’aller au contact. Il se prend au jeu et attaque une superbe approche. Camouflé comme un buisson, il nous fait une vraie démonstration : pas lent et mesuré, plié en deux et regard au loin.

L’écart se réduit : 70 m, 50 m, 35 m, 18 m… Louis se cale et ne bouge plus, immobile, il regarde dans les yeux le premier chevreuil de sa vie. Bluffant pour une personne qui n’a jamais vu et fait d’approche… Comme quoi l’instinct est bien là. Fiona et moi avons le sourire aux lèvres devant ce mano à mano de Louis et du chevreuil. Nous imaginons son cœur cogner à tout rompre et la concentration que chacun de ses mouvements nécessite. Tout d’un coup, le brocard lève la tête et décidé de suivre sa chevrette. Le charme est rompu, mais Louis a gagné, tout est dans la boîte ! Nous le voyons revenir, sourire aux lèvres. Nous sentons qu’il est ému et qu’il n’oubliera jamais ce face-à-face. C’est au contact du terrain que l’on vit les émotions.

Après cette première rencontre positive, nous traversons tranquillement le premier pli de terrain. Nous sommes à couvert et à bon vent. Une fois en haut, nous jumelons minutieusement. Il y a du monde ! Nous observons une chevrette qui semble calme, puis un petit 6 vient se caler dans nos jumelles. Je ne trouve pas le grand 6 que j’avais observé… Ah ! Mais si ! Il est là, bien occupé par la troisième chevrette de la soirée. Il semble entreprenant et tout à son affaire.

Nous prenons notre temps et voulons nous rapprocher. Impossible de l’avoir dans la lunette, il poursuit sa promise et finit par rentrer à couvert. Pour conclure le bal, un tout petit brocard se révèle à notre regard. Il était là depuis le début, mais nous ne l’avions pas vu à l’abri dans une ride de terrain. Après quelques coups d’appeaux infructueux, nous décidons de changer d’endroit et de nous rendre sur la deuxième coupe où j’ai suivi un bel assassin. 

Couché de soleil girondin…

Nous sortons rapidement de la voiture pour nous mettre en chasse. Je décide de couper la plantation à mauvais vent pour accéder, à bon vent, à l’endroit où j’ai observé plusieurs fois le brocard que j’ai sélectionné pour Fiona. En chemin, nous dérangeons une bête rousse puis une compagnie avec deux laies suivies par leurs petits. C’est la panique et la troupe s’en va dans un grand fracas. Nous reprenons notre approche et nous arrivons sur un beau clair avec quelques chênes où j’ai observé l’assassin. Nous jumelons, rien. Nous tentons quelques coups d’appeaux mais tout est calme. Ça sera pour demain ! Nous rentrons dans la nuit à la voiture. Dérangée, une troisième tête s’en va en trottinant. 

Un mélange d’excitation et de fatigue règne. Nous sommes grisés par les plans de vue et les observations que nous avons faits mais épuisés par cette longue journée. 

La nuit est courte. Arrivés à la maison, nous avons dîné rapidement puis regardé les « rushes » du jour. Il est 2h du matin quand j’éteins la lumière. Mon réveil sonne dans 4h. A côté de moi, William ronfle comme une locomotive. Encore excité par la chasse du jour, il galope dans son lit. Un tas de pensées me traversent quant à la stratégie à adopter le lendemain : où va-t-on ? Doit-on commencer par le premier spot ou le deuxième ? Est-ce qu’il ne serait pas plus prudent de chasser dans les vignes ? Je suis tellement tendu que j’interromps William dans ses ronflements… Après un placide « Tu penses vraiment à ça là ? » , il se retourne et reprend son concert. Je ne dors pas de la nuit… c’est dur la vie de guide !

La suite de l’article c’est par ici : « Le brocard de Fiona… [Part 2]« 

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